Avec un peu de retard dû à la crise sanitaire, l’Arcep a levé le voile sur sa 21ème enquête d’évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles en métropole. Comme à son habitude, Orange est en tête, mais Free rattrape son retard et se rapproche des performances de ses concurrents SFR et Bouygues Telecom.
Plus d’un million de mesures en 2G,3G et 4G ont été réalisées sur l’ensemble du territoire, dans tous les départements que ce soit à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments et dans les transports, à savoir tous les TGV, métros, autoroutes mais aussi une vingtaine d’axes routiers secondaires. L’enquête a porté sur les services mobiles les plus répandus : navigation web, lecture de vidéo, transfert de données, SMS et appels vocaux. En tout, les tests ont été réalisés sur 266 indicateurs visant à évaluer la performance des réseaux des opérateurs.
Free Mobile améliore “nettement” la qualité de son réseau sur l’internet mobile
Le gendarme des télécoms a en effet indiqué une amélioration nette de la qualité du réseau de l’opérateur de Xavier Niel quant à l’utilisation de la data en un 2020. Si l’évolution du débit est assez mineure, c’est au niveau de l’expérience d’utilisation que Free s’est nettement amélioré : toujours bon dernier en 2019, et de loin, cette fois l’opérateur se retrouve au coude à coude avec Bouygues ou SFR quant à la qualité de visionnage des vidéos en ligne (regarder une vidéo de deux minutes avec une qualité parfaite) et la navigation web (page chargée en moins de 10 secondes), dans toutes les zones testées.
Ainsi, si Orange possède entre 3 et 5 points d’avance, ses trois concurrents s’affrontent pour la deuxième place. L’écart se réduit entre Free et ses rivaux, avec un réseau toujours limité par l’itinérance Orange, bien que celle-ci devienne de plus en plus marginale d’après Xavier Niel.
Le régulateur indique également une augmentation des débits descendants moyens, atteignant une moyenne de 49 Mbit/s, contre 45 Mbit/s en 2019. Sur l’ensemble de l’hexagone, Free propose un débit descendant moyen de 33 Mb/s et de 8 Mb/s en upload.
Dans un souci de réaliser des mesures plus complètes, le régulateur a introduit un nouvel indicateur data : le taux de tests dépassant les 3 Mbit/s. L’Arcep a choisi ce palier minimal précis puisqu’il permet “dans la plupart des cas d’assurer les usages internet mobile “standards” comme naviguer sur le web, lire ses mails et regarder la majorité des vidéos en 720 p sans ralentissement majeur. Dans la France entière, ce débit est atteint dans 82% à 88% des cas selon les opérateurs. En zones rurales, il se situe entre 71% et 77%.“.
Voix et SMS : le réseau Free Mobile enregistre la meilleure progression
La qualité des appels au niveau national a fortement évolué, avec une hausse de 11 points pour Free Mobile. Grace à l’utilisation plus importante de son propre réseau, qu’il continue à déployer, l’opérateur est passé de 70% à 81% d’appels de 2 minutes sans perturbations audibles sur l’ensemble du territoire. Du côté de la concurrence, Orange creuse l’écart avec 90% des appels se déroulant sans accrocs, contre 86% pour Bouygues Telecom et 84% pour SFR.
Le délai de réception des SMS a également progressé chez Free, avec 93% des SMS reçus en moins de 10 secondes sur l’ensemble du territoire. Globalement, le gendarme des télécoms estime la qualité de service “excellente” sur ce point.
Sur les axes de transport, Free fait une “percée remarquable”
Tels sont les termes utilisés par l’Arcep pour qualifier le gain de 23 points en terme de couverture des axes routiers pour l’opérateur de Xavier Niel. Celui-ci affiche ainsi une page web en moins de 10 secondes 92% du temps sur les routes, se rapprochant de SFR et Bouygues Telecom avec un taux de chargement de 94%. Orange pour sa part, conserve sa première position en tête avec 96% .
La police des télécoms indique : ” La couverture des lignes TGV progresse également bien que ce ne soit pas visible dans tous les résultats. En effet, le protocole de mesure dans les trains s’est fortement durci pour la voix pour des soucis de maîtrise des tests : depuis cette année, le test d’évaluation de la qualité vocale est réalisé entre deux mobiles situés dans le train (alors que jusqu’ici, le mobile appelant était dans le train mais appelait une ligne fixe). De plus, sur certaines lignes, des rames plus récentes ont été mises en service, mieux isolées mais également moins « poreuses » pour le signal radio reçu. “.
Ainsi, Free enregistre une baisse de 6 points sur la voix, avec 63% des appels maintenus pendant 2 minutes. SFR et Bouygues Telecom quant à eux voient leurs résultats baisser de 3 points, atteignant 70% d’appels réussis. L’opérateur historique quant à lui compense le mieux l’impact de ces nouvelles mesures avec une perte de 1 points et 80% de réussite.
“Cette année, en raison du contexte sanitaire et du faible nombre de trains régionaux en circulation, l’Arcep et ses prestataires n’ont pas été en mesure d’évaluer la qualité de service sur les axes ferroviaires autres que les TGV et les métros“, explique le régulateur. A noter que certaines lignes TGV doivent encore faire l’objet de mesures, celles-ci seront publiées avec les mesures en métro.
La crise sanitaire change la donne pour mesurer la qualité de service mobile
L’épidémie de Covid-19 a eu plusieurs impacts sur les mesures de l’Arcep cette année. Premier changement indiqué par le régulateur, le décalage des mesures. A cause du confinement, celles-ci ont du être réalisées en automne, “or les usages varient d’une saison à l’autre” précise-t-il.
Par ailleurs, durant le confinement, les telcos n’ont réalisé que les opérations essentielles au maintien du service. “De nombreuses opérations d’amélioration continue auxquelles les opérateurs procèdent habituellement on ainsi été décalées“. Enfin, les opérateurs ont adapté leur réseau, visant une optimisation de la qualité de service selon des usages statiques, en intérieur, pour répondre aux déplacements réduits des abonnés.
L’Arcep prépare la prochaine campagne de mesure, et inclura notamment le déploiement de la 5G en France métropolitaine. Un protocole permettant de comparer la qualité de service pour un utilisateur doté d’un forfait et d’un téléphone compatible 5G et pour un utilisateur d’un forfait/téléphone 4G sera mis en place.