Retour à Grâces, en Côtes-d’Armor où l’installation d’une antenne-relais Free Mobile faisait polémique il y’a un peu plus d’une semaine. L’opérateur de Xavier Niel avait alors organisé une permanence publique pour expliquer aux riverains la nécessité du projet.
Deux employés de Free Mobile sont ainsi venus pour échanger avec les habitants s’opposant au projet, qui ne décolèrent pas. Le projet tourne autour d’un pylône de 38 mètres sur le parking du Carrefour. Cela avait également été l’occasion d’apprendre l’existence d’un partenariat entre Free et le mastodonte de la grande distribution. Les protestations tournaient notamment autour du risque pour la santé que représentent les ondes et la perte de valeur immobilières que pourrait engendrer la présence d’un pylône dans le secteur. Si pour le collectif de riverains, le projet est "superflu et nocif", Free quant à lui le considère comme "incontournable et sans danger".
Free souhaite "démonter les fantasmes" autour de l’installation de l’antenne-relais
La permanence a ainsi pris la forme d’un échange de questions/réponses entre l’opérateur et les riverains présents. Ainsi, lorsque l’on demande pourquoi ne pas s’installer sur un autre pylône, les employés dépêchés par Free expliquent " Avant de nous lancer dans la création d’un pylône, particulièrement coûteuse, nous étudions toujours les possibilités de nous raccorder sur un pylône existant. Là, aucun d’eux ne nous permet de déployer notre réseau dans un rayon de 500 m autour de Carrefour.". Ce à quoi rétorque l’initiateur du collectifs de riverains qu’en tant qu’habitant dans le secteur, il n’a "aucun problème de connexion " et Free de lui répondre "Normal, vous bénéficiez en fait du réseau de l’opérateur historique" et explique qu’il doit, d’ici 2020, avoir son réseau propre, une obligation "émanant de l’Etat"
L’argument assez fréquent des risques des ondes pour la santé est bien sûr évoqué durant cette permanence, ce que Free balaie rapidement " Le projet respecte les normes en vigueur. 99 % des expositions sont sous 5 V/M (volts par mètre), alors que les seuils réglementaires sont compris entre 27 et 61 V/M. ". Et pour ce qui est de la possible pollution visuelle, les employés ont encore une fois réponse à ce problème puisque les antennes seront installées "à l’intérieur et non à l’extérieur" du pylône, lui permettant de s’intégrer au paysage. Quant à la dévalorisation immobilière, Free rétorque "Aucun jugement au contentieux n’a permis d’établir qu’une telle installation causait une dépréciation d’un bien"
Outre l’obligation de l’Etat évoquée précédemment, Free explique que ce projet répond également aux besoins des gens, qui "veulent de la mobilité, de la 4G. C’est une réalité ! "
Des arguments qui n’ont pourtant pas entièrement convaincu
Malgré cet échange, les riverains campent sur leurs positions et Guy Pinson à l’origine de la création du collectif, affirme qu’une demande d’étude d’impact "tant pour les ondes que pour la défiguration du quartier" était toujours en cours. Il se déclare même prêt à aller devant un tribunal administratif si le permis de construire n’est pas annulé.
Ce collectif ne décolère pas et ne souhaite pas lâcher l’affaire, d’autant plus avec les interrogations restantes sur l’arrivée de la 5G en France.
Source: Ouest-France