Ralenti pendant le confinement, le déploiement de sites 4G dans le cadre du New Deal repart de plus belle en zone rurale. Les opérateurs tiendront leur objectif 2020 à savoir la construction de 600 pylônes.
Ce n’était pas gagné et pourtant les opérateurs ont su limiter la casse, mieux encore ils regorgent d’effort depuis plusieurs semaines pour rentrer dans les clous. Vendredi dernier, l’heure était au bilan au ministère de la Cohésion des territoires, où Orange, Free, SFR et Bouygues sont venus présenter les chiffres de leurs déploiements dans les campagnes.
“Nous allons atteindre les objectifs, modulo les trois mois du confinement”, a assuré le ministre Julien Denormandie aux Echos. Sur les 485 sites du dispositif de couverture ciblée à déployer d’ici fin juin, 340 sont déjà opérationnels, contre seulement seulement 161 fin mai et 26 en décembre 2019. Plusieurs dizaines d’autres supports 4G sont prêts à être allumés, reste encore à les raccorder électriquement. De nombreux sites sont également actuellement en construction (une étape précédée par la recherche du terrain, l’obtention des autorisations, les études techniques).
“D’ici fin septembre, nous serons revenus à la normale”, a assuré le ministre et d’ajouter que les opérateurs ont répondu présents en dépit de nombreuses difficultés rencontrées ( administration, accès au réseau d’Enedis etc). Il faut dire que le gouvernement et l’Arcep ont maintenu “une forte pression sur eux” pendant la crise. “S’ils ne tiennent pas les délais, ils subiront des amendes de l’Arcep. À nouveau, il n’y aura aucune complaisance”, avait prévenu le 11 mars Julien Denormandie. Le président du régulateur, Sébastien Soriano a toutefois estimé pour sa part qu’il « il n’est pas anormal que la période correspondant au confinement soit gelée et que l’on décale d’autant tous les calendriers ».
600 pylônes seront mis en service d’ici fin 2020, Free doit accélérer pour remplir son objectif
Aujourd’hui, l’heure est à l’optimisme et à la satisfaction. D’ici à la fin de l’année, plus de 600 nouveaux pylônes 4G seront activés comme prévu en zone rurale, assure l’exécutif, les objectifs seront tenus. Pour sa part, Free devra intensifier davantage ses déploiements pour remplir ses objectifs. L’opérateur doit mettre en service une fois et demie plus de sites que ses rivaux, explique le quotidien.
Autre motif de satisfaction, la migration des sites 3G vers la 4G. Dans le cadre du New Deal, les opérateurs se sont également engagés à convertir la quasi-totalité de leurs sites mobiles existants, exception faite aux sites du programme « zones blanches centres-bourgs » existants au 1er juillet 2018, lesquels devront être équipés en 4G à 75% d’ici fin 2020 et 100% d’ici fin 2022. « Les opérateurs sont au-delà de tous les objectifs fixés. Cela fonctionne très bien », félicite Julien Denormandie. Selon lui, 10.000 nouvelles communes seront passées à la 4G d’ici à la fin de l’année. Chez Bouygues Telecom et Free, 89 % des sites déployés étaient équipés en 4G au 31 mars soit un gain de 2 points pour les deux rivaux. Orange et SFR sont en embuscade avec 88%.
En zone rurale, l’internet mobile est d’ailleurs de plus en plus rapide selon le nouveau rapport de l’Etat de l’Internet de l’Arcep. Grâce aux investissements des opérateurs, le débit y a été doublé en 2019 pour atteindre les 28 Mbit/s.
Dans le cadre du New Deal, accord trouvé entre l’Etat et les opérateurs en janvier 2018, Orange, Free, SFR et Bouygues ont pour obligation de construire 5000 nouveaux sites chacun dont 2000 installés en zones blanches en RAN sharing, à quatre donc d’ici fin 2022. Objectif, améliorer de manière localisée et significative la couverture 4G de zones rurales dans lesquelles un besoin d’aménagement numérique du territoire a été identifié par les collectivités et le gouvernement.
Source : Les Echos