L’Arcep lève le voile sur les résultats de la 20ème édition de son enquête annuelle d’évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles métropolitains. Orange conserve son leadership, Bouygues et SFR suivent. Dernier de la classe, Free Mobile progresse et réduit l’écart sur la concurrence.
Premier enseignement, la qualité des services de l’internet mobile “s’améliore de façon significative pour tous les opérateurs, et ce dans toutes les zones”, note le régulateur. En conséquence, le débit descendant moyen en France métropolitaine grimpe à 45 Mbit/s contre 30 Mbit/s en 2018.
Toutefois, il existe des différences significatives de qualité entre les opérateurs selon la zone (dense, intermédiaire ou rurale) et les axes de transport empruntés.
Au total, “plus de 1,5 millions de mesures en 2G, 3G et 4G ont été réalisées sur l’ensemble du territoire, dans tous les départements (à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments) et dans les transports”, souligne l’Arcep dans son enquête. Celle-ci porte comme chaque année sur la navigation web, lecture de vidéo, transfert de données, SMS et appels vocaux.
Du côté de l’internet mobile, Orange reste devant pour la 9ème année consécutive et affiche les meilleurs résultats sur l’ensemble de la campagne de mesures. Bouygues Telecom conserve son avantage sur SFR. Enfin, Free Mobile “reste derrière mais progresse et réduit l’écart par rapport aux trois autres opérateurs”, constate la police des télécoms. Logique puisque que l’opérateur déploiement actuellement son réseau à vitesse grand v (700 MHz), ses débits se voient d’ailleurs boostés depuis l’activation de la modulation 256 QAM le mois dernier sur son réseau, une technologie permettant d’augmenter de 30% les débits. Néanmoins, l’itinérance plombe toujours l’opérateur sur de nombreux indicateurs même si le réseau propre de l’ex-trublion gagne pas à pas son indépendance.
Free Mobile peut toutefois se targuer d’être en 2018 le meilleur opérateur en matière de débit descendant en zone rural soit dans les communes de moins de 10 000 habitants (29 Mb/s). Free Mobile “progresse sensiblement mais la qualité d’expérience (streaming vidéo et navigation web) proposée par cet opérateur, reste loin derrière les autres opérateurs”, précise l’Arcep.
Dans cette zone, Bouygues Telecom obtient toutefois les meilleurs résultats au global pour la seconde année consécutive juste devant Orange et SFR. Free Mobile “progresse sensiblement en ce qui concerne les débits descendants mais la qualité d’expérience (streaming vidéo et navigation web) proposée par cet opérateur en zone rurale, reste loin derrière les autres opérateurs.
Les axes de transport
Sur ce point, Orange est le meilleur opérateur sur les routes et axes ferroviaires, suivi par SFR et Bouygues Telecom.
“La couverture des axes routiers en data s’améliore, avec 94% de taux de chargement d’une page web en moins de 10 secondes pour Orange et Bouygues Telecom et de 91% pour SFR (soit +3 à +7 points par rapport à 2018 suivant les opérateurs)”, indique l’enquête.
La couverture des voies ferrées progresse également sensiblement, notamment Orange sur les RER/Transiliens, Orange et Bouygues Telecom sur les Intercités/TER, ainsi que ces deux mêmes opérateurs avec SFR sur les TGV.
De son côté, “Free Mobile reste très sensiblement en retrait sur ces indicateurs, malgré une amélioration importante (de +9 à +18 points sur les différents axes de transport)”, poursuit le régulateur.
Voix et SMS : Orange, SFR et Bouygues Télécom dans un mouchoir de poche , devant Free
En ce qui concerne la qualité des appels, Orange propose la meilleure qualité de service : 80% des appels de 2 minutes sont en qualité parfaite, juste devant Bouygues Telecom (79%) et SFR (78%). Free Mobile est derrière (70%), pénalisé par l’absence d’appels haute définition en 4G.
S’agissant des SMS, SFR, Orange et Bouygues tienennt le haut du pavé : 95% des SMS qui transitent par ces opérateurs sont reçus en moins de 10 secondes, contre 92% pour Free Mobile.
A noter que l’Arcep a fait évoluer sa méthodologie cette année pour se rapprocher de l’expérience utilisateur. Ce « changement de thermomètre » aboutit à des taux en valeur absolue plus bas que la méthodologie précédente. Mais cela ne traduit aucunement une dégradation de la qualité effective (voir le détail en annexe 3).
Une nouvelle méthodologie pour se rapprocher de l’expérience utilisateur
Pour cette nouvelle campagne de mesure, l’Arcep a souhaité élever le niveau d’exigence de la méthode d’évaluation de la qualité de service des appels mobiles dans les lieux de vie. Trois nouveautés ont ainsi été introduites. Cette année, tous les tests d’appels se sont faits entre deux mobiles, au plus proche des usages des Français et non plus entre mobiles et lignes fixes. Par ailleurs, dans un souci de représentativité, “25% des appels ont été évalués entre deux mobiles d’un même opérateur (intra-opérateur) et 75% entre deux mobiles de deux opérateurs différents (inter-opérateurs)”. Enfin fini la méthode des “oreilles d’or” par notation des enquêteurs et place à” la qualification automatique” de la qualité des appels. Celle-ci “consiste à mesurer, sur un court échantillon vocal de 8 secondes, la différence entre l’appel en cours et l’échantillon de référence, une note correspondant à la déformation du signal est ensuite attribuée par un logiciel. Un appel de deux minutes comporte une douzaine d’échantillons et reçoit donc autant de notes.”